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La formation en ligne sur un site chimique, ça donne quoi ? L’interview de Ludovic Ranzi, Directeur de la formation en ligne chez CIMO

Rédaction Blog

Il y a 4 ans

Interview

 

CIMO, Compagnie industrielle de Monthey SA, dans le Canton du Valais, est une entreprise suisse de 450 personnes spécialisée dans le domaine de la chimie.

La formation chez CIMO est un objectif prioritaire pour l’évaluation et le développement de chaque salarié mais aussi pour l’excellence opérationnelle de l’entreprise. L’un des défis majeurs était de pouvoir rassembler cols bleus et cols blancs grâce à des programmes de formation aux modalités adaptées à la profession de chacun, que ce soit dans les ateliers de production, dans les bureaux ou dans les centres de traitement chimique.

Nous sommes partis à la rencontre de Ludovic Ranzi, Digital Learning Manager chez CIMO, et Directeur du programme de e-learning, pour lui poser nos questions, sur ses secrets pour maintenir des taux d’engagement très hauts des collaborateurs sur la plateforme ou encore sur ses projets avec Coorpacademy pour la suite.

Ludovic Ranzi, Digital Learning Manager chez CIMO

Coorpacademy : Pouvez-vous nous parler un peu de CIMO, la Compagnie Industrielle de Monthey SA ?

 

Ludovic Ranzi : CIMO se trouve sur le site chimique de Monthey et traite les eaux usées pour une population de 500 000 personnes. Il y a 4 entreprises installés sur le site chimique : BASF, société allemande, avec un centre de production de pigments de haute performance et d’azurants optiques, dont le fameux rouge de Coca-Cola. Syngenta qui fait des pesticides, Huntsman qui fait des pièces en polymère que l’on trouve principalement dans les avions, et donc CIMO, qui traite des eaux usées. 

CIMO s’occupe aussi du traitement de tous les produits chimiques du site, et dispose aussi d’ateliers de fabrication (pour les canalisations, par exemple) pour que ce site chimique soit l’un des plus compétitifs du monde. Il n’a d’ailleurs jamais été question de délocaliser du fait d’un savoir-faire exceptionnel à Monthey. 

Monthey, Suisse

CIMO a été créée par Novartis et Ciba-Geigy. Au conseil d’administration, on peut y retrouver Sun Chemical, une société américaine basée au New Jersey qui est le premier producteur mondial d’encres et de pigments d’imprimerie, avec 35 % des actions. BASF en a 15 % et Syngenta 50 %. 

« Nous rendons possible la production chimique à Monthey » : s’il fallait résumer la Compagnie Industrielle de Monthey SA en une phrase. Nous fournissons aussi la ville et le site chimique en électricité. L’entreprise se porte très bien, avec plusieurs projets à 500 millions, d’autres à 250. 

Parmi les autres activités de CIMO, nous avons aussi un service technique, un service production (canalisations, énergie, électricité), nous disposons aussi de trois barrages hydroélectriques, nous revendons l’électricité produite à d’autres entreprises du site chimique, et à la ville, ainsi que des analyses de qualité de l’air, entre autres. En résumé, nous fournissons, produisons et gérons différentes énergies, nous occupons des services hygiènes et sécurité, de la formation continue. 

C’est aussi là tout l’enjeu de la formation dans ce site chimique : on y compte 78 métiers pour 35 secteurs, et nous devions trouver des formations transverses, entre les métiers de production, les métiers sur la chimie… Le lien nous est vite apparu : la sécurité, qu’elle soit physique – c’est tout de même un site chimique – ou digitale, tout le monde est concerné !

Quand nous avons commencé à déployer nos programmes de formation sur la sécurité, les chefs de secteur nous ont contacté pour leurs secteurs en particulier. 

Avec ces demandes nouvelles, nous avons créé des cours spécifiques, comme celui sur la schématique par exemple pour la maintenance, des cours sur le transport de marchandises dangereuses. 

Les directeurs ont pris conscience de la puissance de l’outils pour former par secteurs : en 2020, nous avons pour objectif de réaliser 40 vidéos de cours avec Coorpacademy. Au niveau du coût, le choix est vite fait ! Pour ce cours sur le transport des marchandises dangereuses et les normes de sécurité imposées, par exemple, auquel 180 personnes doivent se former : un cours en présentiel nous aurait coûté 8 fois plus cher !

98 % des collaborateurs travaillant en français, nous n’éditons nos cours qu’en français, pour l’instant !

Coorpacademy : Vos résultats en termes d’engagement sont excellents, notamment sur vos 15 cours sur-mesure. Quels sont vos secrets pour mobiliser les apprenants ? Quelles actions menez-vous pour cela ?

 

Ludovic Ranzi : J’ai pris en charge le projet en avril 2018. La première chance que j’ai eu, c’est que je reportais directement au CODIR. Le projet de développer la formation en ligne avait été intégré parmi les 7 projets de transformation de l’entreprise, ce qui démontre bien à quel point le learning était prioritaire dans les chantiers de transformation de CIMO. Le fait que l’équipe de direction soit impliquée dans le projet, engagée, rend les choses tout de suite plus faciles pour engager les collaborateurs sur la nécessité de se former. Et ce, même sans communication !

Par ailleurs, j’ai aussi fait intégrer la formation en ligne dans le projet RH 4.0 : un projet d’entreprise transverse visant à digitaliser la plupart des processus de l’entreprise (salaires, processus RH) et communiqué efficacement au sein de l’entreprise. J’inclus dans toutes les communications une partie e-learning. 

Nous avons ensuite créé une communauté d’ambassadeurs, sur la base du volontariat : nous avons maintenant 31 volontaires bien répartis dans les différents secteurs de l’entreprise, qui constituent le comité de pilotage du projet. 

D’août 2018 à novembre 2018, ce sont eux qui ont testé la plateforme Coorpacademy, en interne. Ils ont trouvé la plateforme tellement intuitive !

Le lancement était officiel en décembre 2018 et la plateforme a été ouverte aux 400 personnes, avec déjà 5 cours sur mesure. Les collaborateurs se sont appropriés la plateforme, et les nouveautés sont régulièrement communiquées, que ce soit en digital (newsletter interne, mails) ou par affichage dans les locaux.

En fin d’année dernière, nous avons lancé l’Escape Game quand il est sorti sur Coorpacademy, et nous avons organisé une remise des prix, où le DRH et le Directeur de CIMO étaient présents : il y a une véritable implication de l’équipe de direction dans tout ce qui touche à la formation en ligne et à la nécessité de se former en permanence. Grâce à cela, les collaborateurs ont compris que CIMO investissait directement dans leur avenir, que leur formation faisait partie intégrante du futur de CIMO, et une véritable relation de confiance se crée entre les collaborateurs et leurs dirigeants.

Mais surtout, nous avons interrogé un membre du CODIR, le Responsable Sécurité, sur l’outil, ainsi que le 2ème du classement de l’entreprise. Les interviews ont été publiées dans le Journal de l’Entreprise.

En octobre 2019, CIMO interrogeait deux utilisateurs dans leur Journal d’Entreprise Trait d’Union. Ils introduisent les interviews de la manière suivante :

« Chez CIMO, le temps dédié à la formation continue fait partie intégrante du suivi de notre performance : nos compétences et notre expertise sont déterminantes pour pérenniser notre futur.

Dans une volonté de développer une « CIMO apprenante », le e-learning offre une possibilité supplémentaire de se former. Alors que la plateforme est disponible depuis maintenant 10 mois, nous avons rencontré François, Mécanicien de maintenance, et Alain, Chef HSSEQ (Health, Safety, Security, Environment and Quality), afin d’échanger sur l’expérience et les avantages qu’ils retirent de ce nouveau moyen d’acquérir des compétences.

Nous avons souhaité sélectionner quelques extraits de ces deux interviews.

« François, vous êtes actuellement premier du classement, qu’est-ce qui a fait que vous vous êtes pris au jeu du e-learning ?

Tout simplement la curiosité et la soif d’apprendre. En plus, la plateforme propose des cours très variés qui vont de la sécurité, en passant par la technologie. Je trouve aussi qu’ils sont assez bien conçus. Enfin, je me suis tout simplement laissé prendre au jeu du classement !

Un catalogue en libre accès avec de nombreux cours variés est-il un avantage pour vous ?

Oui, bien sûr ! Cette diversité donne envie d’y retourner. Je ne prends pas cela uniquement pour de la formation, c’est aussi de la curiosité. J’ai appris énormément de choses que j’ignorais ou que j’avais vaguement entendu parler et cela m’a permis d’approfondir mes connaissances. Selon moi, c’est toujours intéressant d’apprendre !

Vous avez quelques exemples d’éléments que vous avez appris et que vous ne connaissiez pas avant ?

J’étais assez novice sur le domaine des monnaies informatiques et grâce à la formation e-learning, j’ai pu approfondir mes connaissances et je me suis vraiment pris au jeu sur ces cours parmi tous les autres.

Mis à part les crypto monnaies, avez-vous d’autres sujets de prédilection ?

La technologie et le management 3.0 ! Ce sont de vastes sujets.

D’où vous vient cet attrait pour les nouvelles technologies ?

Il y en a partout, on y est toujours confronté. C’est le monde où l’on vit, il ne faut pas se voiler la face.

Un catalogue avec des cours en libre-accès vous a-t-il permis d’acquérir des compétences qui vous sont utiles, pas uniquement au travail mais aussi dans votre vie de tous les jours ?

Bien sûr !

Vous travaillez donc avec des outils digitaux comme des tablettes, est-ce que ça vous a aidé à vous familiariser avec le e-learning ?

Non, pas du tout. Au début, je me suis vraiment rendu sur le e-learning par curiosité et après j’ai mis les doigts dans l’engrenage et je me suis pris au jeu. Et en plus, la plateforme est très facile d’utilisation.

Pour finir, et étant donné que vous vous êtes pris au jeu du e-learning, auriez-vous envie de dire quelque chose à vos collègues ?

Il faut essayer !

Alain, en tant que Chef du département HSSEQ et membre du CODIR, pourquoi l’outil [Coorpacademy] est-il pertinent à vos yeux pour la formation ?

CIMO considère la formation continue comme un élément primordial pour son efficience opérationnelle au point d’inclure un objectif ambitieux en termes de temps consacré à la formation dans l’évaluation de la performance. Il est important dès lors que l’on s’équipe d’un outil performant pour atteindre cet objectif.

Justement, en quoi est-il performant ?

Plus un collaborateur est motivé à suivre une formation, plus il est réceptif à la thématique abordée. Notre plateforme de e-learning permet d’avoir des formations ludiques, courtes, variées et surtout disponibles en tout temps pour le collaborateur. Qui plus est, par « e-learning », on diminue le temps passé sur les aspects logistiques : convoquer les personnes, enregistrer leur présence, organiser des sessions de rattrapage, etc.

Selon vous, en quoi le e-learning est-il particulièrement adapté pour des formations sur la sécurité ?

Les formations en matière de sécurité sont impératives avant d’effectuer tout travail. A l’instar de la formation sur les « Alarmes et les gestes qui sauvent », elles concernent souvent un public nombreux et nécessitent d’être répétées régulièrement.

Pouvez-vous m’en dire plus sur la manière dont vous choisissez les thèmes abordés ?

Le choix des thèmes prioritaires se base sur plusieurs critères: nombre de personnes concernées, nombre de sessions annuelles et il faut également s’assurer que le contenu ne varie pas dans le temps.

Après plusieurs mois d’existence, comment jugez-vous l’accueil du e-learning et son apport à l’augmentation des compétences des collaborateurs ? Plus particulièrement la nouvelle plateforme CIMO e-learning ?

L’accueil a été très bon, les feedbacks sur les cours mis en ligne ont été très positifs. Suite aux premiers modules, de nombreuses propositions pour développer d’autres modules sur les thématiques Sécurité-Santé-Sûreté ont été faites : c’est la preuve que l’outil plaît non seulement aux formateurs-concepteurs, mais aussi aux utilisateurs !

Selon vous, le e-learning vous aide-t-il dans les défis sécuritaires auxquels est confronté CIMO ?

Sans aucun doute, les défis qui nous attendent ces prochaines années sont de réussir à former plus (tendance sociétale actuelle) sans péjorer l’activité opérationnelle, mais également de former de manière dynamique, ludique car le temps de la formation via une présentation de 120 slides en salle est révolu !

Coorpacademy : Comment voyez-vous l’évolution de ce partenariat ? Quels sont pour vous les opportunités et potentiels projets à venir avec Coorpacademy ?

 

Ludovic Ranzi : D’abord, ouvrir le catalogue Coorpacademy et ses 1 500 cours sur les compétences comportementales et la culture digitale. Nous avons déjà intégré dans certains parcours de formation des cours sur mesure et des cours estampillés Coorpacademy.  

Nous avons un projet sur 3 ans de transformation de culture d’entreprise et des pratiques du travail, et Coorpacademy va nous y aider et en être une brique importante. Nous souhaitons former au management, à la culture digitale aussi. 

Par exemple, quand je suis arrivé, nous n’étions que 200 à avoir une adresse e-mail. Maintenant, tout le monde en a une, se familiarise aux outils digitaux, et s’il y a des questions, les ambassadeurs, qui connaissent bien Coorpacademy, maintiennent une sorte de service support digital.

J’ai vraiment été engagé comme responsable du learning, c’est vraiment mon boulot, c’est plutôt rare, les entreprises qui ont quelqu’un dédié à ça. 

Nous observons déjà des résultats probants, dans l’engagement mais aussi dans la maîtrise appliquée de ce qui est dispensé dans les cours en ligne. Je pense qu’il faille continuer dans ce sens : continuer à intégrer Coorpacademy et les processus de formation digitale dans les discussions au plus haut de l’entreprise, continuer à communiquer efficacement, continuer à impliquer l’équipe de direction. Et bien sûr, continuer à co-créer des cours sur la maîtrise de nos transformations actuelles !

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