Frédérick Bénichou, co-fondateur de Coorpacademy, était l’invité d’Alexia Borg, CEO de DLM News, et de Fanny Berthon, journaliste chez BFM Business, au salon Learning Technologies Paris 2020
Interview
Frédérick Bénichou, co-fondateur de Coorpacademy, était l’invité d’Alexia Borg, CEO de DLM News, et de Fanny Berthon, journaliste chez BFM Business, sur le plateau du salon Learning Technologies Paris 2020.
Découvrez son interview sur les transformations des entreprises, qu’elles soient digitales, organisationnelles, structurelles ou encore culturelles.
Alexia Borg (DLM News) : En direct du salon Learning Technologies 2020 à Paris, je suis avec Frédérick Bénichou, co-fondateur de Coorpacademy. Nous allons parler transformations. Bonjour Frédérick !
Frédérick Bénichou (Coorpacademy) : Bonjour Alexia, bonjour Fanny !
Alexia Borg (DLM News) : Il y a 4 ans, vous étiez parmi les premiers à parler de transformation digitale et c’est comme cela que vous vous êtes fait connaître avec Coorpacademy… Où en êtes-vous aujourd’hui ?
Frédérick Bénichou (Coorpacademy) : Bonne mémoire ! Quand on a créé l’entreprise, effectivement, on venait tous du digital, les trois co-fondateurs. Mes associés Arnauld Mitre et Jean-Marc Tassetto venaient de chez Google, j’étais entrepreneur du digital, et on a créé la première formation en ligne pour la transformation digitale des entreprises. Nous avons rencontré notre marché et cela nous a permis de développer à la fois notre compétence sur la création de contenus et d’un autre côté notre compétence sur la technologie. En effet, nous avons choisi de diffuser ces contenus sur la transformation digitale d’une manière innovante, avec de la pédagogie inversée, du jeu, etc., ce qui était très peu fait à l’époque !
Donc, effectivement, nous avons créé la première formation sur la transformation digitale des entreprises. Et chemin faisant, nous nous sommes rendus compte que la transformation digitale des entreprises commençait à avancer. Ce qui veut dire que les contenus très basiques d’acculturation sur ‘Comment Google gagne de l’argent ?’, sur ‘Quand est-ce qu’est sorti l’iPhone ?’, tous ces sujets de culture générale, sont devenus maîtrisés par les entreprises, moins importants que des sujets plus techniques, comme l’évangélisation sur la data, sur les risques de cybersécurité… Les entreprises étaient beaucoup plus alertes sur ces sujets-là. La transformation digitale des entreprises devient alors plus experte. Aujourd’hui, les contenus de transformation se dirigent vers plus d’expertise pour les collaborateurs : ce ne sont plus seulement des contenus d’acculturation simples !
Fanny Berthon (BFM Business) : Donc là nous ne sommes plus seulement sur de la transformation digitale pure, nous allons vers d’autres programmes de formation plus poussés ?
Frédérick Bénichou (Coorpacademy) : Exactement !
Fanny Berthon (BFM Business) : Vers du management ? Vers de la culture ?
Frédérick Bénichou (Coorpacademy) : Merci pour cette introduction ! Effectivement, depuis, nous avons élargi notre catalogue. Notre mission aujourd’hui, c’est d’upskiller (faire monter en compétence) l’ensemble des collaborateurs des grandes entreprises sur toutes les transformations qui représentent des enjeux pour les entreprises actuelles. Nous vivons tous dans un monde en extrême modification, avec des turbulences, beaucoup de vitesse, et les collaborateurs ont besoin de suivre, d’ouvrir leurs chakras sur des sujets importants.
Fanny Berthon (BFM Business) : Quelles sont les grandes demandes des entreprises ? On parle beaucoup des soft skills, dans le développement des compétences. Est-ce que c’est un créneau pour vous, ça aussi ?
Frédérick Bénichou (Coorpacademy) : Les soft skills, c’est un mot assez générique, finalement, nous avons 1200 cours qui traitent de soft skills. Cependant, nous les catégorisons et nous les éditorialisons sous la forme de transformations des entreprises. Aujourd’hui, le digital, c’est une soft skill ! Les nouvelles méthodes de management, le lean, l’agile, la gestion du stress, l’inclusion, ce sont des soft skills. Et pour l’entreprise, c’est une véritable transformation managériale. L’organisation des entreprises, les transformations culturelles des entreprises, travailler avec des étrangers en entreprise, nous sommes effectivement de plus en plus en contact avec l’international. Comment travaille-t-on avec des Chinois ? Avec des Roumains ? Avec des Indiens ? Plus de 40 % des nos utilisateurs sur nos plateformes, sur nos 800 000 utilisateurs, sont hors d’Europe. Nous voyons tous les jours des différences comportementales importantes au sein des entreprises. Nous avons toute une catégorie de contenus co-éditée avec des partenaires sur le travail avec des étrangers, sur la rédaction d’un mail en anglais, par exemple, sur comment saluer ou écouter un collaborateur international, etc. Ce sont aussi des soft skills, mais c’est ce que nous appelons la transformation culturelle.
Alexia Borg (DLM News) : Très intéressant, très enrichissant. L’année dernière, quand vous étiez venus, nous avions parlé de Learning Experience Platform. Où en sommes-nous par rapport à ça aujourd’hui ?
Frédérick Bénichou (Coorpacademy) : En fait, nous en sommes toujours là, c’est toujours une expérience de jouer à Coorpacademy, nous aimons bien employer le mot “jouer”, c’est toujours même un plaisir, nous avons plus de 80 % de nos utilisateurs qui finissent leurs modules…
Alexia Borg (DLM News) : C’est énorme !
Frédérick Bénichou (Coorpacademy) : Nous disposons aussi de tout ce contenu, qui est réalisé avec plus de 50 partenaires, comme IBM, comme Fabernovel, comme Forbes, comme Challenges, pour n’en citer que quelques-uns, et qui co-éditent avec nous. L’important, c’est de diffuser ce contenu avec élégance, avec efficacité, avec une qualité d’expérience qui donne envie d’aller plus loin. On aime bien dire que notre contenu est supporté par une expérience utilisateur incroyable, par des data incroyables qui permettent des recommandations à base d’intelligence artificielle ou de machine learning, etc. Mais tout cela se fait au service de l’apprentissage, au service du contenu. Ce ne sont pas des fonctionnalités pour « faire des fonctionnalités » ; nous avons au sein de notre équipe technique dont j’ai la charge, tué des fonctionnalités qui ne fonctionnaient pas, des bonnes idées mais finalement pas si bonnes que ça, pas utilisées.
Fanny Berthon (BFM Business) : On a de la digitalisation, mais pas de la technologie pour faire de la technologie, on garde quand même l’humain au coeur des préoccupations ?
Frédérick Bénichou (Coorpacademy) : On garde l’utilisateur au coeur des préoccupations, et nos indicateurs clés de performance importants sont l’engagement, sont les taux de retour sur la plateforme, sont le NPS… Ces indicateurs qui témoignent de l’engagement et de la satisfaction de nos utilisateurs.
Alexia Borg (DLM News) : Merci beaucoup pour ce sujet Transformations, Frédérick !
Frédérick Bénichou (Coorpacademy) : Merci beaucoup !