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La vision des experts – Rencontre avec Frédérick Bénichou, co-fondateur de Coorpacademy, pour DLM News en partenariat avec BFM Business

Rédaction Blog

Il y a 5 ans

Interview

 

Le 30 et 31 janvier s’est déroulé le Salon Learning Technologies 2019. DLM News en partenariat avec BFM Business recevait sur leur plateau Frédérick Bénichou, co-fondateur de Coorpacademy. Découvrez la rencontre avec Frédérick Bénichou pour l’émission « La vision des experts ».

 

Luc : Bonjour à tous et bienvenue sur le plateau de DLM News, nous sommes au Learning Technologies France en 2019 et nous accueillons un nouvel invité.

Alexia : Oui, un nouvel invité qui a été identifié comme étant la nouvelle génération d’acteurs par Gartner, il s’agit de Coorpacademy qui va nous parler de la Learning Experience Platform. Nous accueillons donc Frédérick Bénichou.

Frédérick : Bonjour, merci de nous accueillir. Est-ce que vous savez ce que c’est qu’une Learning Experience Platform ?

Alexia : Non, justement !

Luc : Cela faisait justement partie des questions que l’on avait vraiment envie de vous poser. Comment cette histoire a commencé ?

Frédérick : La Learning Experience Platform… Déjà, il y a deux acronymes pour l’instant, car dans le Digital Learning on adore les acronymes (LMS, etc.). Il y en a deux, LEP ou LXP. Le marché n’a pas encore décidé lequel il allait choisir.

En 2014, quand nous avons commencé à présenter et à concevoir notre plateforme, nous l’avons présentée quelques mois après avoir gagné notre premier client à Gartner, et Gartner identifie les meilleurs logiciels du marché, les meilleures solutions professionnelles… Nous nous sommes rendus compte que Gartner ne savait pas où nous placer.

Luc : Vous ne rentriez pas dans les cases ?

Frédérick : Nous ne rentrions dans aucun quadrant, dans aucune case, car nous avions apporté et conçu une plateforme qui était différente des LMS, qui n’était pas un serious game, qui n’était pas un jeu, qui était une nouvelle forme d’apprentissage.

 Luc : Une sorte d’OVNI qui arrivait à ce moment-là ?

Frédérick : Exactement. Donc nous avons travaillé avec eux, nous les avons évangélisés sur ce qu’on avait essayé de faire, jusqu’au moment où nous avons eu la chance et le bonheur de voir qu’ils avaient créé une nouvelle catégorie, pas pour nous mais peut-être un peu grâce à nous, dans laquelle ils ont classé quelques acteurs très rares. Cette catégorie, ce sont les Learning Experience Platforms. Qu’est-ce que ça veut dire ?

Luc : Donc vous faites partie des rares acteurs qui ont permis la création de cette catégorie ? Maintenant nous allons savoir ce que c’est.

Frédérick : Exactement. La Learning Experience Platform, c’est une approche du marché qui est learner-centric, qui ne s’oriente pas et qui ne conçoit pas son produit par rapport aux besoins académiques des professeurs ou des auteurs, mais qui part de l’utilisateur, de vous, de moi, de tous les gens qui sont dans la salle ou à ce salon. Nous sommes tous des utilisateurs quotidiens de nos PC, mais surtout maintenant de nos téléphones, nous avons tous nos habitudes d’utilisation, tous nos comportements ont changé. Nous avons une approche du digital qui est de plus en plus positive, qui est de plus en plus facile, habituelle, et qui du coup a modifié nos comportements. J’ai coutume de dire que nous n’avons plus besoin d’apprendre par cœur, nous avons besoin de savoir chercher. Combien de fois lors d’un dîner, l’un d’entre vous a dit : « je ne me rappelle pas comment il ou elle s’appelle, le film d’untel… » et on va chercher sur Google. C’est une illustration de nos modifications de comportements, où la mémoire a moins d’enjeu que…

Luc : …le fait d’être curieux et de savoir chercher.

Frédérick : Exactement. Du coup nous avons pris en compte ces comportements ; ces comportements du grand public, de vous, de moi, mais aussi ces comportements dans le monde professionnel. Aujourd’hui, un professionnel, il n’a pas le temps de passer 3 mois à faire un cours, il n’a pas le temps d’y passer même deux heures. Il peut avoir le temps s’il y voit un intérêt et certains d’entre nous le font, mais la plupart d’entre nous ont des vies très chahutées, nous sommes interrompus par des réunions, par des vacances, par des urgences professionnelles. Nous nous sommes alors dit que la plateforme et le contenu devaient s’adapter à ces modes de fonctionnement.

Luc : Si je comprends bien, la plateforme va analyser et comprendre les comportements de chaque apprenant ?

Frédérick : Alors, je vais y venir. Mais avant cela, la plateforme est conçue pour plaire à ses utilisateurs. Pour plaire aux utilisateurs d’aujourd’hui, qui utilisent leurs mobiles tous les jours, qui cherchent plutôt que d’apprendre, qui jouent, qui parlent à leurs amis, qui essayent quelque chose, puis s’arrêtent pour le reprendre plus tard. La plateforme est conçue pour répondre à ça. Et la deuxième chose qui est conçue autour de cela, c’est le contenu. C’est-à-dire que nos modules de contenu (plus de 1 000) sont créés pour être en adéquation avec cette plateforme. Ce ne sont pas des cours existants que nous avons plaqué, ce sont des cours que nous avons écrit.

Alexia : C’est vous qui écrivez et faites les cours et le contenu que vous mettez dans la plateforme ?

Frédérick : Nous avons plus de 40 partenaires très prestigieux. Nous proposons un catalogue de plus de 1 000 contenus qui sont conçus, adaptés et écrits pour ce mode de consommation. Cela va être du microlearning, des cours de 5 minutes, des vidéos très courtes, des questions très rapides, très ludiques, adaptées à nos modes de fonctionnement. Nous avons donc une adéquation très forte entre le contenu et le contenant qui nous permet d’avoir des taux d’usage très importants, et c’est là où je reviens à ta question Luc, nous mesurons de manière très précise le comportement des utilisateurs sur la plateforme. Jusqu’à présent, dans les LMS, dans les solutions habituelles, nous avions l’information très simple : « Luc a fait, a réussi ou n’a pas réussi ce module. »

Luc : Je l’ai réussi ou je ne l’ai pas réussi ?

Frédérick : Je sortirai les statistiques de Luc plus tard. Nos sommes allés beaucoup plus loin, et comme la plateforme a été conçue récemment, elle a été conçue autour du Big Data. On a conçu et mesuré toutes les interactions qui se font et se faisaient sur la plateforme. Nous savons exactement ce que fait Alexia, quand elle le fait, combien de fois elle essaye un module, combien de fois elle le réussit, les questions auxquelles elle « fail », les questions qu’elle réussit, les vidéos qu’elle regarde, qu’elle ne regarde pas… On le sait pour Alexia, pour Luc, pour Matthieu, pas nominativement, toutes les données sont anonymisées au départ…

Alexia : Mais cela crée des profils ?

Frédérick : Cela crée une base de données très importante, des profils d’utilisation. On peut mesurer en analysant vos profils respectifs, Luc a dans la plateforme un profil de curieux, d’explorateur, alors qu’Alexia a un profil persévérant et régulier. Ces profils-là, nous en avons 27, nous avons 27 clusters différents qui catégorisent automatiquement et anonymement tous les utilisateurs. Profils qui sont ensuite recalculés tous les mois et qui permettent à la plateforme, non seulement de proposer le module suivant – mais ça je dirais que c’est un must-have aujourd’hui, Amazon fait ça depuis 1999, nous faisons ça depuis notre ouverture, et c’est normal de l’avoir – mais la plateforme identifie aussi la façon dont vous apprenez. Elle vous propose non seulement des contenus mais aussi des profils différents, donne aux RH ou aux entreprises des informations sur les profils de leurs populations.

Luc : Oui, c’est la question que je voulais poser. La ou le RH de l’entreprise, quel va être l’intérêt pour elle ou lui d’utiliser ce type d’outil ?

Frédérick : Cela va bien au-delà du RH, cela va même au niveau de l’entreprise en elle-même, qui sait que sa population est plus curieuse, est plus ouverte. Nous comparons les entreprises les unes par rapport aux autres.

Alexia : Vous arrivez à faire cela aussi ?

Frédérick : Nous savons par exemple que pour les entreprises dans le monde industriel, les populations sont plus curieuses mais moins régulières que dans d’autres secteurs.

Luc : D’une entreprise à l’autre vous pouvez donc voir les différences ?

Frédérick : Exactement. Donc c’est au niveau du management, des C-levels, également au niveau du RH qui peut faire de la détection de talents. Comment cela se fait que le jeune Luc a été voir des cours sur la gestion de projet ? Est-ce qu’il est en train de chercher à se reconvertir ou est-ce qu’il juste envie de bouger au sein de l’entreprise ? Est-ce que nous ne pouvons pas lui proposer un poste qui correspond mieux à ses attentes ?

Luc : Donc cela peut aussi donner des alertes aux RH de type : « tiens, il faut peut-être les manager différemment » ?

Frédérick : Exactement.  

Alexia : Et qu’une plateforme d’apprentissage permette d’avoir ce type de données, pour le RH c’est quand même quelque chose de formidable.

Frédérick : Et pourquoi nous arrivons à avoir ce type de données ? Parce qu’on est learner-centric, qu’on raisonne par et pour l’utilisateur – et je reviens au début de la présentation. Aujourd’hui, qu’est-ce que tout le monde utilise dans ce salon, il y a plus de 100 millions d’utilisateurs dans le monde ? C’est Netflix. Sur Netflix, vous avez la possibilité d’aller voir le film que vous voulez, vous y allez quand vous voulez, vous essayez des séries, vous les arrêtez, vous les recommencez, vous en essayez plusieurs en même temps… Ce qui fait que Netflix vous en propose d’autres et connaît votre profil.

Luc : Ils vous les recommandent à 97%, à 33% etc.

Alexia : Oui, parce qu’on a vu une certaine série, il nous en propose d’autres similaires.

Frédérick : Exactement. C’est le même principe, sauf que, sur Coorpacademy, contrairement à certains LMS, vous avez une approche « Netflix » du contenu, notre millier de contenus est en accès libre. Il y a bien sûr des parcours et des certificats, mais n’importe qui, même s’il a des parcours à faire, peut aller explorer la plateforme sur des sujets qui n’ont rien à voir avec ce qu’on lui a demandé. Ce qui fait que nous avons cette granularité et ce nuage de population, ce Big Data, sur des choses qui n’ont rien à voir avec le profil professionnel mais qui l’enrichissent de manière exceptionnelle.

Luc : C’est passionnant, et vous êtes passionné. Une autre question peut-être pour Frédérick ?

Alexia : Oui, par rapport à la technique parce que c’est important, en combien de temps nous pouvons avoir votre plateforme et votre système ?

Frédérick : Je comprends que je vous ai séduit et vous voulez déjà l’acheter, c’est ça ? (rires)

Luc : Je sens votre passion, cela me donne envie, vraiment.

Frédérick : On pourrait faire la plateforme pendant le rendez-vous.

Alexia : C’est aussi rapide que ça ?

Frédérick : Nous avons tous les outils pour créer – c’est une plateforme SaaS, il n’y a rien à installer. Il y a si besoin une connexion à effectuer avec les systèmes de l’entreprise, mais on peut ouvrir sans et se connecter un peu plus tard. En réalité, la plateforme peut être prête ce soir et connectée à vos systèmes d’entreprises, avec vos utilisateurs qui y ont accès directement.

Alexia : D’accord. Indépendamment du LMS ou des normes qui sont déjà en place ?

Frédérick : Nous sommes connectés à tous les LMS du marché, nous sommes installés dans une grande partie du CAC 40 et tout le monde a des LMS, tout le monde a des solutions legacy, et nous sommes connectés à toutes ces solutions. Mais nous pouvons aussi ouvrir la plateforme sans attendre d’être connectés et reconnecter par la suite les data.

Alexia & Luc : Merci beaucoup Frédérick Bénichou !

Frédérick : Merci beaucoup !

 

 

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